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    BioMedia

    L’ère des médias semblables à la vie

    Exposition organisée par le prestigieux ZKM (le Centre d’art et de technologie des médias de Karlsruhe), en collaboration le CDA d’Enghien, BioMedia propose des pièces et dispositifs « bio-mimétiques ». À la différence du bio-art qui œuvre au plus près de l’organique, le bio-mimétique cherche à se rapprocher de la vie par la mécanique, l’électronique et la cybernétique. Sur ce postulat, deux tendances sont proposées au travers de cet événement. L’une sous l’angle des technologies appliquées au domaine de l’environnement sous la forme d’écosystèmes hybrides et l’autre, sous celui des technologies relatives cette fois à l’humain, permettant d’envisager une « évolution artificielle ».

    Jake Elwes, CUSP, 2019. Photo: D.R.

    Le premier volet présente, notamment, le Supraorganism (2021) de Justine Emard. Une installation évolutive basée sur les mouvements d’un essaim d’abeilles qui fait réagir des sculptures robotiques en verre suspendues comme des mobiles. Jake Elwes joue également avec des données animales, celles d’oiseaux des marais soumises à l’intelligence artificielle, pour tenter un dialogue entre créatures artificielles et naturelles (Cusp, 2021). Anna Dumitriu et Alex May attirent notre attention sur le changement climatique en (re)créant des micro-organismes unicellulaires — ancien et ultime témoignage de vie avant la grande catastrophe — qui baignent dans des récipients en verre nimbés de couleurs hypnotiques (ArchæaBot, 2018-2019). L’installation de Jakob Kusdsk Steensen, Re-Animated (2018-2019) est également nimbée de reflets verts, bleus et violets. Ces paysages virtuels nous immergent dans un écosystème complet, à la fois réaliste et étrange; un peu comme celui de la planète Pandora…

    Anna Dumitriu & Alex May, ArchæaBot: a post climate change, post singularity life-form, 2018-2019. Photo: D.R.

    Le deuxième « chapitre » met en scène des machines, des robots et des androïdes à l’hyperréalisme troublant. Celui d’Anna Dumitriu et Alex May ressemble encore à une poupée mécanique améliorée, capable de se déplacer et de réagir aux sollicitations du public grâce à des capteurs combinés à des algorithmes (Cyberspecies Proximity Digital Twin, 2020). Les androïdes siliconés de Maija Tammi (One Of Them Is A Human #1, 2017) et de Stephanie Dinkins (Conversation With BINA48, 2014) sont beaucoup plus intrigants. Leur apparence, leur ressemblance poussée étant la source du malaise que l’on ressent en leur présence. Ces deux propositions illustrent la fameuse notion de « vallée dérangeante » avancée par le roboticien japonais Masahiro Mori dès les années 70s.

    Jakob Kusdsk Steensen, Re-Animated, 2018-2019. Photo: D.R.

    BioMedia — l’ère des médias semblables à la vie, exposition organisée par le ZKM en collaboration le CDA d’Enghien avec Anna Dumitriu, Jake Elwes, Justine Emard, Stephanie Dinkins, Jakob Kudsk Steensen, Alex May, Christian Mio Loclair, Matthew Lutz, Alessia Nigretti, Sascha Pohflepp, Maija Tammi, Jeroen van der Most, Peter van der Putten, Fabien Zocco

    > du 13 mai au 8 juillet, Centre Des Arts, Enghien
    > https://www.cda95.fr/

    Anna Dumitriu & Alex May, Cyberspecies Proximity Digital Twin, 2020. Photo: D.R.

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