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    Khaled Hafez

    (Le Caire, Égypte)

    La pratique de Khaled Hafez se décline sur plusieurs supports : peinture, vidéo, photographie, installation et approches interdisciplinaires, pour explorer les divers aspects – en particulier sociaux et politiques – de la complexe identité égyptienne.

    A77A: On Presidents & Superheroes. Khaled Hafez. Capture d’écran de la vidéo. 2009. Photo: © Khaled Hafez.

    Khaled Hafez est né en 1963 au Caire, où il vit et travaille. Il a étudié la médecine et a suivi des cours du soir aux Beaux-arts du Caire dans les années ’80. Après avoir obtenu son diplôme de médecine en 1987 et de médecin spécialiste en 1992, il a renoncé à la pratique médicale au début des années ’90 pour entamer une carrière dans l’art. Il a alors obtenu un master en nouveaux médias et arts numériques au Transart Institute (New York) et à l’Université du Danube de Krems (Autriche). Il a participé à de grands Salons internationaux et festivals de film depuis 2004. Ses œuvres, souvent primées, sont présentées lors de nombreuses expositions et dans d’importants musées, galeries et centres d’art internationaux.

    Khaled Hafez y explore les thèmes de la mémoire intime, personnelle, la nostalgie, la migration et l’hybridité. Je crois que nous sommes à un moment de l’histoire où s’opère une transformation culturelle, entre autres des aspects visuels et conceptuels, et des croyances. L’artiste nous décrit l’Égypte d’aujourd’hui comme revivant une période révolutionnaire, où la pauvreté, l’analphabétisme et les pouvoirs en lutte constituent les nouvelles réalités du néo-colonialisme. Il pense que tout le continent africain vit (d’une manière ou d’une autre) dans une situation quelque peu similaire. Bien que, tout au long du XXe siècle, l’Égypte ait connu les lumières de la création artistique et des sciences qui ont rayonné à travers le continent, nous vivons aujourd’hui un moment de chaos social.

    A77A: On Presidents & Superheroes. Khaled Hafez. Capture d’écran de la vidéo. 2009. Photo: © Khaled Hafez.

    Il ajoute : c’est peut-être le moment de nettoyer et réaménager nos maisons, nos pays, de l’intérieur, et de tenter de trouver la nouvelle feuille de route qui puisse amener les citoyens à de meilleures conditions de vie. Les créateurs peuvent alors devenir des ponts entre l’Est et l’Ouest, et endosser le rôle de modèles dans leur pays. Le support numérique est accessible et démocratique et peut être magique pour ceux qui savent utiliser sa magie. Il a permis aux artistes de résoudre beaucoup de problèmes, comme la mobilité, la censure, et le coût des fournitures de base.

    Trois œuvres vidéo sont particulièrement importantes dans sa carrière de vidéaste et réalisateur : Logic Idlers (2003), primée à la 6ème Biennale de Dakar en 2004 ; Revolution (2006), une commande de la 1ère Biennale de Singapour, qui se trouve aujourd’hui dans les collections de 4 musées ; et le projet A77A: On Presidents & Superheroes (2009), primé à la 9ème Biennale Photo de Bamako (Mali). Ces trois œuvres ont été grandement scénarisées et toutes interrogent la signification théorique que revêt la révolution égyptienne de 2011. Dans ces trois œuvres, j’ai exploré les notions d’identité locale, d’assujettissement, de tyrannie, d’histoire personnelle, de démocratie et de lutte pour le pouvoir. Ces œuvres étaient quasi-prémonitoires au vu de ce qui s’est passé plus tard, en 2011.

    publié dans MCD #71, « Digitale Afrique », juin / août 2013

    > www.khaledhafez.net

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