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    La guerre des mondes a-t-elle vraiment eu lieu ?

    La culture steampunk comme prolongation de l’histoire sociale des techniques.

    Pourquoi ne pas s’intéresser aux machines décrites dans la science-fiction, aux soucoupes volantes, ou à certaines machines que les historiens n’avaient pas prévus dans leurs chronologies ? Une invitation à remettre en cause la frontière entre techniques réelles et imaginaires. Une invitation à récrire l’histoire des techniques. 

    Puisque la science-fiction a débuté avec H.G. Wells et Jules Verne, autant imaginer le futur à partir des critères de la révolution industrielle plutôt que ceux de l’ère atomique et électronique, suggère le mouvement steampunk (2). Mais comme souvent dans ce genre de courant culturel, ses porte-parole n’osent pas tirer toutes les conséquences de leur audacieuse proposition. La culture steampunk se contente souvent d’habiller notre monde au look du XIXème siècle, comme lorsque nous peuplons nos musées d’objets techniques ou d’objets ethnographiques devenus obsolètes et transformés en coquilles vides par manque de considération pour leur histoire (3). Peut-on se contenter de cet habillage ? La question n’est-elle pas plutôt : que se passe-t-il, comment faut-il décrire les situations, les événements, si on prend vraiment au sérieux les mondes de Verne, Wells, etc. ?

    Les univers techniques, que ce soient ceux des auteurs de SF ou ceux de notre réalité quotidienne, ne sauraient être réduits à de simples décors, ou de simples contextes. Ils constituent une part indissociable du récit qui exerce des contraintes sur nous au fur et à mesure que nous les construisons et ils contribuent donc à modeler le monde comme nous l’enseigne l’anthropologie des techniques (4). Si on veut donc éviter que Verne et Wells soient réduits à un verni cuivré, nous devons commencer par prolonger plus sérieusement qu’ils ne l’ont fait parfois eux-mêmes leurs propres intrigues. Prenons quelques exemples puisés chez ces auteurs célèbres et qui n’ont jusqu’à présent, et en dépit de leur renommée, pas suscité la moindre discussion critique.

    Le Nautilus, arme suprême (en 1868)
    Tout le monde connaît Vingt mille lieues sous les mers (1869-1870), dans lequel Jules Verne raconte les aventures vécues à bord du sous-marin le Nautilus par le naturaliste Pierre Aronnax, son majordome Conseil et le harponneur canadien Ned Land; et personne n’a oublié L’Île mystérieuse (1874-1875), où Verne décrit l’histoire vécue par un groupe d’Américains sur une île inconnue du Pacifique baptisée île Lincoln, qui se trouve être également la base secrète de Nemo et de son Nautilus. Mais combien de lecteurs pensent à tirer les conséquences d’un constat que les plus attentifs d’entre eux n’auront pas manqué de faire (5) ? En effet, tous les lecteurs de Verne se souviennent que l’action du deuxième récit est censée se dérouler seize ans après (6) celle de Vingt mille lieues sous les mers. Pourtant, si l’on prend la peine de comparer la chronologie des événements que l’auteur donne lui-même tout au long des deux ouvrages, on constate que leurs intrigues se déroulent quasiment en même temps.

    Les événements décrits dans le premier ouvrage se situent entre juin 1866, lorsque la frégate Abraham Lincoln se met en chasse du « monstre marin », et la fin juin 1868, lorsque le Nautilus disparaît dans le maelström au large de la Norvège tandis qu’Aronnax et ses deux compagnons s’en échappent. Ceux du deuxième volume prennent place entre début mars 1865 — plus d’un an avant le début du roman précédent ! — lorsque les futurs naufragés s’évadent de Richmond assiégé par les troupes confédérées durant la Guerre de Sécession — Lincoln est encore bien vivant — et octobre 1868, lorsque l’île volcanique qui sert de base à Nemo disparaît au fond du Pacifique. Comment imaginer que le capitaine Nemo, décrit comme étant dans la force de l’âge – avait-il trente-cinq ou cinquante ans, je n’aurai pu le préciser (7) — dans Vingt mille lieues sous les mers (8), puisse être, lors de sa rencontre avec les naufragés de L’Île mystérieuse — trois mois plus tard ! — un vieillard mourant ? Si l’on refuse la solution de facilité consistant à taxer le célèbre auteur d’incohérence ou de manque de rigueur, il est clair que cette contradiction masque une volonté de cacher quelque chose. Mais quoi ?

    La solution s’impose d’elle-même. Le lecteur de Vingt mille lieues sous les mers se souvient des forces navales engagées par les États-Unis pour tenter d’éliminer en 1866 ce qui était alors considéré comme un monstre marin. Imaginons un instant que les grandes puissances occidentales aient découvert que le capitaine Nemo, considéré comme l’un des plus grands terroristes que la Terre ait portés, était toujours en vie et que sa machine infernale n’avait pas été détruite dans le maelström comme le décrit Verne ? Que se serait-il passé ? Ces nations auraient lancé une partie de leur marine et leurs meilleurs espions à la recherche du repère de Nemo pour s’emparer de son invention. Imaginez la puissance de ceux qui possèdent une telle arme ! En 1868, aucune technologie n’approche les capacités du Nautilus. Les sous-marins qui ont pu être construits depuis la guerre de Sécession sont tout à fait primitifs par rapport à celui de Nemo. Celui qui met la main sur un tel engin détient la suprématie dans les océans. La nation qui le possèderait pourrait le faire reproduire en des centaines d’exemplaires et l’équilibre des forces stratégiques en serait totalement bouleversé. Le monde ressemblerait alors à celui décrit par Alan Moore et Kevin O’Neill dans La Ligue des gentlemen extraordinaires (9).

    L’attaque martienne de 1898 dans le contexte de la course à l’armement
    Mais l’histoire que Verne a contribué à cacher n’est rien à côté de celle que Wells a oublié de nous décrire dans La Guerre des mondes (1898) (10). À écouter les spécialistes de l’œuvre de Wells, il n’y a rien à ajouter au récit remarquable que Wells fit des événements qui ont suivi la chute des premiers obus martiens près de Woking au sud de Londres au tout début du 20ème siècle (11). Effectivement : au contraire de la plupart des autres romans d’invasions martiennes, le récit de Wells est particulièrement réaliste. Au lieu de se prendre pour Bruce Willis ou Arnold Schwartzenegger, le narrateur découvre les faits… en lisant les journaux, comme nous le ferions tous si nous étions plongés dans de tels événements — il est en effet rare, et statistiquement peu vraisemblable, de se trouver systématiquement dès le départ au cœur de l’événement, surtout d’une telle ampleur. Après, évidemment…

    Pourtant, une fois ces signes de crédibilité passés, son récit se concentre sur la façon dont le narrateur vit les événements avant de finir sur ses retrouvailles émouvantes avec son épouse. C’est touchant, quelque peu romantique, mais bien peu conforme au souci de réalisme auquel Wells nous a accoutumés tout au long du récit. Surtout — puisque l’auteur décrit des événements qui se sont déroulés de son propre aveu il y a six ans maintenant (12) —, la chronique des événements se révèle cruellement incomplète. Pourquoi passer sous silence les suites de cette histoire, tout aussi passionnantes et bien plus lourdes de conséquences ? Wells évoque rapidement les résultats de l’examen anatomique des Martiens, autant qu’un tel examen était possible sur les restes laissés par les chiens errants (13). Il mentionne encore plus brièvement des analyses conduites sur la fumée noire et sur le rayon ardent employés par les Martiens (14). Conscient du caractère succinct de ces descriptions, il regrette de n’avoir pu contribuer qu’en une si faible mesure à jeter quelque clarté sur maintes questions controversées et qu’on discute encore (15).

    Effectivement ! Et que dire de nos regrets à nous ? Car la question que tout le monde se pose concerne bien évidemment le destin de toutes ces armes qui jonchent la campagne des alentours de Londres. Que sont devenus les obus, les tripodes, et même les machines volantes que les Martiens étaient en train de mettre au point au moment de leur mort ? Si le chaos provoqué par les envahisseurs venus de Mars a suscité un émoi bien légitime, comment imaginer que, malgré la désorganisation des services publics et de l’armée, très durement affectée par les événements, le gouvernement britannique n’ait pas, dès le lendemain, tourné son attention vers ces machines extraordinaires dispersées sur le territoire, dans le but d’en tirer un profit technologique et militaire (16) ?

    Il est évident qu’ils les ont exploités, qu’ils ont procédé à de la rétro-ingénierie comme on dit aujourd’hui. On imagine l’énorme travail que n’auront pas manqué de fournir, peut-être en vain, les ingénieurs et savants pour tenter de percer le mystère de ces machines. Que dire de la course effrénée à laquelle les pays occidentaux, principalement les États-Unis, la France, l’Allemagne ou encore la Russie, se seront livrés dans le but d’arracher à la Grande-Bretagne quelques-uns des secrets des technologies martiennes ? Comment Wells a-t-il pu oublier de décrire les suites de l’invasion, à défaut de répondre à toutes les questions qu’elle soulevait (17) ? (Pour certains, la question serait plutôt : comment Wells a-t-il pu décrire en 1898 des événements — et a fortiori les conséquences politico-technologiques d’événements — censés s’être déroulés au début du 20ème siècle ? Argument bien léger : s’il y a un auteur qui peut se permettre de revenir publier en 1898 un livre sur des événements datant des années 1900, c’est bien l’auteur de The Time Machine !)

    L’étonnante machine d’Anticythère
    Les deux discussions qui précèdent montrent qu’il est donc tout à fait permis d’imaginer des réalités parallèles et de les prendre au sérieux. Cela soulève même d’étonnantes perspectives. Nous vivons en effet avec cette idée que l’efficacité technique ne se négocie pas, qu’il y a une vérité des techniques et que si nous optons pour tel choix technique contre tel autre, c’était parce que la réalité l’imposait — et, par exemple, que si le Nautilus n’existait pas en 1866, c’était pour de bonnes raisons. Mais justement, l’exercice consistant à introduire ce genre d’objet nous oblige à jouer le jeu, à imaginer le monde qui va avec et à nous interroger sur la place des techniques et sur le fait que loin de couper notre monde en deux entre société et techniques, les machines décrites par des auteurs comme Verne ou Wells ne sont jamais qu’une autre façon de construire la société. Car on ne sait jamais ce que l’histoire peut avoir gardé en réserve comme surprise. Prenons l’exemple, particulièrement pertinent par rapport à l’exercice proposé ici, fourni par l’étonnante machine d’Anticythère.

    En 1900, un peu avant Pâques, des pêcheurs d’éponges découvrent au fond de la mer Égée, près de la petite île d’Anticythère, l’épave d’un navire antique rempli d’amphores et de restes de statues en bronze et en marbre. Une découverte archéologique exceptionnelle. Les fouilles durent pendant près d’un an, jusqu’à la fin septembre 1901. Transportés au musée d’Athènes, ces objets remarquables sont étudiés et datés. Le naufrage, impliquant sans doute un navire romain parti de Rhodes, aurait eu lieu au cours du 1er siècle avant notre ère. Mais les chercheurs ne sont pas au bout de leurs découvertes. Huit mois après la fin des fouilles, l’attention des archéologues se porte sur un curieux bloc de cuivre corrodé par l’eau de mer qui s’est entre temps séparé en plusieurs morceaux en raison de son exposition à l’air. Alors que certains identifient l’objet comme un astrolabe, d’autres remarquent des séries de roues dentées, un mécanisme d’horlogerie très fin comme on pourrait en trouver dans les horloges miniatures actuelles. Ils concluent que ces engrenages sont trop complexes pour appartenir à un astrolabe traditionnel.

    Aujourd’hui cet objet, une horloge astronomique antique d’un degré de sophistication tel qu’il est souvent qualifié d’ordinateur, car il permet de prédire les éclipses et d’autres mouvements planétaires, est considéré, selon les mots de l’historien des sciences Derek de Solla Price, comme the most enigmatic, most complicated piece of scientific machinery known from Antiquity (18). Un objet dont on ne soupçonnait pas qu’il ait pu exister à une telle époque et dont la plupart des ouvrages sur l’histoire de l’Antiquité continuent d’ignorer l’existence tant elle obligerait leurs auteurs à récrire cette période de l’histoire. En effet pour les historiens, les premières horloges remontent au 14e siècle et les premiers mécanismes d’horlogerie capables de rivaliser avec la machine découverte près de l’île d’Anticythère n’apparaissent pas avant le 17e siècle. Cet objet amorce donc une véritable révolution dans l’histoire de la pensée. Un peu comme si on avait découvert un sous-marin comme celui de Némo en 1866 ou un vaisseau martien au début du 20ème siècle (ou aujourd’hui !).

    Pourtant, tout comme nous disposons d’une histoire du 19ème siècle dépourvue de Nautilus et d’obus martiens, mais néanmoins cohérente, nous disposons d’une histoire de la Grèce antique particulièrement crédible… qu’il faut en fait récrire de fond en comble pour y introduire un univers de pratiques techniques inconnu jusqu’ici et que la plupart des historiens auraient classé dans le domaine de la science-fiction encore récemment. Alors quelques Nautilus et obus martiens de plus ou de moins ne peuvent certainement pas faire de mal. Bien au contraire. Avec sa manie d’inventer des futurs alternatifs, la culture steampunk pourrait bien être, comme la science-fiction inventée par Verne et Wells, et à côté de la sociologie des techniques, à l’origine d’un mouvement susceptible de renouveler notre compréhension de la culture scientifique et technique. Seul prix à payer : renoncer à l’étanchéité de la frontière entre réalité et fiction, puisque cette dernière résiste et institue des systèmes d’épreuves — tout comme ce qu’on appelle la réalité (19).

    Pierre Lagrange
    anthropologue et sociologue des sciences, Pierre Lagrange enseigne à l’École Supérieure d’Art d’Avignon
    publié dans MCD #75, « Archéologie des médias », sept.-nov. 2014

    Visuels: Henrique Alvim Correa, illustration de La Guerre des mondes de H. G. Wells parue en Belgique en 1906. Photo : D.R.

    (1) Entretien publié dans McClure’s Magazine en janvier 1894, repris in Compère (D.) et Margot (J.-M.), Entretiens avec Jules Verne, 1873-1905, Slatkine, 1998, p. 88.

    (2) Voir Vandermeer (J.) & Chambers (S.J.), The Steampunk Bible, Abrams Image, 2011. N’oublions pas Edgar Allan Poe, Mary Shelley ou Albert Robida.

    (3) Cf. l’article de Geindreau (R.), « Défragmenter la technique », p. 70-73, dans ce même numéro. Cf. aussi les mémoires réalisés à l’École Supérieure d’Art d’Avignon sur des objets aussi divers que des masques africains ou des masques à gaz, ainsi que le séminaire autour de ces questions animé par Jean-Pierre Cometti et Marc Maire.

    (4) Cf. Callon (C.), Lascoumes (P.) et Barthe (Y.), Agir dans un monde incertain. Essai sur la démocratie technique, Le Seuil, 2001. On trouvera un lien inattendu entre la culture steampunk et l’histoire des techniques dans le livre de Latour (B.), Aramis ou l’amour des techniques, La Découverte, 1992. Ce dernier fait de Frankenstein de Mary Shelley le livre fondateur de l’histoire des techniques.

    (5) Voir par exemple Verne (J.), Voyages extraordinaires. L’île mystérieuse. Le Sphinx des glaces. Édition établie sous la direction de Steinmetz (J.-L.) et Huet (M.-H.), Gallimard, La Pléiade, 2012, p. 1183, note 2.

    (6) Verne (J.), L’Île mystérieuse, Hetzel, sd, p. 565.

    (7) Verne (J.), Vingt mille lieues sous les mers, Hetzel, 1870, p. 52 et illustration de Riou p. 56.

    (8) Et aux commandes d’un Nautilus mis à l’eau vraisemblablement en 1865, c’est-à-dire l’année de la fuite des futurs naufragés de l’île Lincoln. Cf. Verne (J.), Vingt mille lieues sous les mers, op. cit., p. 76.

    (9) Moore (A.) & O’Neill (K.), The League of Extraordinary Gentlemen. Volume 1, America’s Best Comics, 2000 ; Moore (A.) & O’Neill (K.), The League of Extraordinary Gentlemen. Volume 2, America’s Best Comics, 2003.

    (10) Wells (H. G.), The War of The Worlds, Heinemann, 1898.

    (11) Les avis divergent sur la datation exacte des événements. Pour certains, il pourrait s’agir de l’année 1907 (Hughes (D. Y.) et Geduld (H. M.) (eds.), A Critical Edition of The War of the Worlds: H.G. Well’s Scientific Romance, Indiana University Press, 1993, p. 200, note 27). Pour d’autres, the only logical year of the disaster was 1902, in June of which year Mars came properly close to Earth (Manly W. Wellman (M. W.) et Wellman (W.), The Further Adventures of Sherlock Holmes : The War of the Worlds, [1ère édition : 1975], Titan Books, 2009, p. 6).

    (12) Wells (H. G.), La Guerre des mondes, trad. H. Davray, Mercure de France, 1900, p. 14.

    (13) Wells (H. G.), La Guerre des mondes, op. cit., p. 317-318.

    (14) Ibid., p. 317.

    (15) Ibid., p. 316.

    (16) Sans parler de cette énigme qui consiste à se demander comment il peut se faire que l’Angleterre se soit laissée surprendre alors que la reine Victoria avait pris la peine de fonder l’Institut Torchwood dès 1879 dans le but explicite de prévenir une telle attaque, comme ne l’ignorent pas les disciples du Dr Who (saison 2, épisode 3). Merci à Laetitia Dufour pour cette précision qui m’avait échappé.

    (17) D’autant plus que cette course technologique semble avoir porté quelques fruits. Peu après la publication du récit de Wells, qui s’inquiétait de la possibilité d’une nouvelle attaque des Martiens (p. 318), les journaux américains nous apprenaient que le grand Edison avait conduit des mesures de représailles contre les Martiens sur leur propre sol. Serviss (G. P.), Edison’s Conquest of Mars (A Sequel to the War of the Worlds), Apogee Books, 2005 (publié à l’origine dans le New York Evening Journal entre janvier et mars 1898).

    (18) Price (D. J. De Solla), Gears from the Greeks : The Antikythera Mechanism – A Calendar Computer From ca. 80 B.C., Science History Publications, 1975, p. 5.

    (19) Sur cette idée que le réel s’oppose moins à la fiction (ou à l’irrationnel) qu’il ne consiste en des niveaux différents d’épreuves, voir Latour (B.), Irréductions, à la suite de Les Microbes, Guerre et Paix, Anne-Marie Métailié, 1984.

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