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    Pierre Henry

    LA POSSIBILITÉ D’UN LIVRE

    Surtout ne manquez pas les prochains « concerts à la maison » de PIERRE HENRY. Quiconque a une fois assisté à ces représentations domestiques est ressorti époustouflé par la magie de l’endroit. Nichée dans le 12ème arrondissement de Paris entre deux immeubles sans âme, sa maison des sons se signale par une petite plaque sur laquelle est inscrit Son/Ré, du nom du studio que Pierre Henry s’est installé à domicile.

    Lors de ces représentations exceptionnelles, un public restreint est donc convié à investir ce laboratoire vivant; au sens strict puisque ce n’est pas seulement un lieu de travail mais aussi un lieu de vie. L’auditeur est invité à choisir une pièce (chambre, bureau, bibliothèque, mansarde, etc.), puis à changer d’espace et/ou d’étage lors d’un « entracte » avant de s’attarder, si le maître est en forme, et de partager quelques impressions entre d’esthètes, tandis que les derniers échos d’une B.O. imaginaire constellées de bruits et de nappes ricochent encore contre les murs. Le tout dans un décor qui « résonne » de toute une vie consacrée à la musique.

    Outre les machines sur lesquelles Pierre Henry distille des sonorités électroacoustiques, bruitistes et électroniques, les livres et les kilomètres de bandes magnétiques qui s’entassent dans des boîtes oranges ou grises, on découvre les tableaux / collages / assemblages conçus avec de vieux transistors à lampes, des résistances, des enceintes, des vumètres et autres éléments électriques ou mécaniques disparates. Tout un « bric-à-brac » qui participe pleinement à une œuvre singulière que l’on ne saurait réduire à la fameuse Messe pour un temps présent (co-écrite avec Michel Colombier), à l’Apocalypse de Jean et la Symphonie pour un homme seul (en collaboration avec Pierre Schaeffer).

    Un univers magnifiquement photographiée dans des tons chauds, ocres, par Geir Egil Bergjord dans un « beau livre » où Pierre Henry revient, dans une postface en 10 points, sur son rapport au son, à la construction de son « terrier » et ses peintures concrètes qui sculptent le temps de cette maison à l’ambiance fantasmagorique. Un CD contenant 4 morceaux inédits — dont deux hommages à Maurice Béjart et Olivier Messiaen — complète cet ouvrage remarquable.

    Geir Egil Bergjord, La maison de sons de Pierre Henry (Fage Éditions)
    Infos: www.fage-editions.c.la/

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