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    Post Growth

    Imaginaires pour une société post-croissance

    Le « Grand Jeu » de la post-croissance est expliqué par le collectif Disnovation.org au travers d’une exposition jusqu’au 21 janvier à l’Espace Multimédia Gantner. Déjà présenté dans le cadre d’autres manifestations et festivals, Post Growth met en scène la critique du productivisme, les aberrations et les dégâts écologiques, climatiques, énergétiques et sociologiques, causés par le développement inconséquent de la « techno-science ». Sur ce plan, Disnovation s’affirme comme un lointain héritier des universitaires — de Jacques Ellul à Alain Gras, en passant par Jürgen Habermas, Gilbert Simondon ou Bernard Charbonneau — qui ont remis en cause le culte de la technique et pointé les conséquences écologiques de la production et de la consommation effrénées.

    Le fruit de cette critique se matérialise par des installations et des interventions ; le collectif préfère le terme d’expérience laboratoire pour désigner notamment des situations et objets qui traduisent physiquement et symboliquement cette problématique de la post-croissance. Les œuvres proposées sont ainsi des éléments de réflexion et de décodage permettant d’appréhender ces questions au-delà du point de vue théorique, de mesurer concrètement l’ampleur de la catastrophe qui vient » (et qui dans certains cas est déjà là…).

    Ainsi, le Bestiaire de l’Anthropocène, sorte d’atlas des espèces « hybrides » en 24 planches regroupant plantes, animaux et minéraux chimériques, et pourtant bien existants, corollaires de l’industrialisation sans frein : vaches à hublot, nouveaux virus, champignons radioactifs, matériaux résiduels (fordite), corps composites et autres artefacts inquiétants qui peuplent désormais notre monde. Disnovation.org a aussi développé une sorte de jeu de société avec des cartes « tactiques » (Post Growth Toolkit). Ces fiches permettent d’initier des discussions et débats autour de quelques notions clefs (énergie zombie, court-termisme, extractivisme, effet rebond, soleil ancestral, artificialisation globalisée, informatique effondriste, principe de la 7e génération…).

    Dans le même ordre d’esprit, les Energy Slave Tokens concrétisent, sous forme de poids en bitume, le temps de travail humain rapporté à une quantité d’énergie fossible équivalente (1 heure, 1 jour, 1 semaine, 1 mois). Sachant que, pour son fonctionnement et sa vie quotidienne, l’Européen moyen emploie l’équivalent de 400 à 500 « esclaves énergétiques » par jour… Visibilité encore avec The Farm, soit du blé cultivé « indoor » sur un mètre carré. Ce dispositif permet d’exprimer la partie obscure de l’économie, de quantifier les charges et les coûts « invisibles » ou non pris en compte par rapport à l’éco-système où s’insère une production donnée.

    Post-Growth : imaginaires pour une société post-croissance, exposition par le Collectif Disnovation.org (Maria Roszkowska, Nicolas Maigret, Baruch Gottlieb, Jérôme Saint-Clair) avec Clémence Seurat, Julien Maudet, Nicolas Nova, Pauline Briand…

    > jusqu’au 21 janvier, Espace Multimédia Gantner, Bourogne (Territoire de Belfort)
    > https://www.espacemultimediagantner.cg90.net/fr/

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